Au menu du Conseil communal de ce mercredi 22 octobre 2025
Motion Mercosur : les communes en première ligne pour un commerce juste
Agir pour une cohérence entre politiques locales et globales
L’accord UE–Mercosur est un traité de libre-échange entre l’Union européenne et quatre pays d’Amérique du Sud (Brésil, Argentine, Paraguay et Uruguay). S’il vise à renforcer les échanges commerciaux entre les deux régions, il suscite de fortes inquiétudes environnementales, sociales et économiques : il va accroître fortement la déforestation, les émissions de CO₂, l’utilisation de pesticides interdits chez nous et la concurrence déloyale pour nos producteurs, tout en affaiblissant les normes environnementales et sanitaires européennes.
Le 3 septembre dernier, la Commission européenne a lancé le processus de ratification de cet accord par les États membres et le Parlement européen.
Les politiques climatiques et énergétiques de Rixensart (rénovation énergétique, mobilité active, promotion d’une alimentation locale, protection de la biodiversité… bref, notre plan « Climarix ») ainsi que les engagements (Agenda 2030, Objectifs de Développement Durable, Convention des Maires pour le Climat et label Commune du Commerce Équitable) n’ont de sens que si elles s’inscrivent dans une logique globale.
Notre groupe ECOLO est convaincu que les communes, en tant que niveau de pouvoir le plus proche du citoyen – le premier concerné – ont un rôle essentiel : celui de rappeler aux autres niveaux de pouvoir les enjeux fondamentaux de ce dossier.
Nous avons donc proposé une motion communale, dont le texte a été élaboré collectivement au sein d’un groupe de travail rassemblant l’ensemble des formations politiques.
Concrètement, nous demandons à nos représentants politiques au niveau régional, fédéral et européen de s’opposer au texte dans sa version actuelle et d’exiger des clauses miroirs, imposant aux produits importés qu’ils respectent les mêmes normes environnementales, sanitaires et sociales que celles exigées aux producteurs européens. Autrement dit : ce qui est interdit ici ne doit pas être autorisé là-bas pour entrer sur notre marché.
Nous ne sommes pas seuls. En Belgique, Liège, Rochefort et Vielsalm ont adopté une motion similaire. D’autres communes, envisagent de s’engager dans cette même voie. Par ailleurs, il y a eu de nombreuses mobilisations dans plusieurs communes le 24 juin dernier (Chastre, Bruxelles, Namur, Liège, …). Une nouvelle mobilisation aura encore lieu courant du mois de novembre.
Retrouvez l’intégralité du texte de la Motion communale relative à l’accord UE-MERCOSUR:
👉 Motion communale relative à l’accord UE-Mercosur
La motion a été adoptée par 20 voix pour et 6 abstentions.
Le Guide Communal d’Urbanisme: un outil stratégique pour un territoire durable
Le Guide Communal d’Urbanisme (GCU) est la traduction de la ligne de conduite d’une commune en matière d’urbanisme. En cours de révision, le GCU de Rixensart doit être actualisé d’ici mi-2026.
L’une des étapes de cette révision est la rédaction d’un rapport sur les incidences environnementales. Son objectif est d’analyser les impacts potentiels sur l’environnement des mesures proposées, et d’attirer l’attention des acteurs concernés mais aussi de tous les publics affectés ou susceptibles d’être affectés par le GCU. Cette pratique a été rendue obligatoire par la Directive Européenne 2001/42/CE pour tous les documents de planification (plans, schémas, programmes, etc.) susceptibles d’avoir des incidences notables sur l’environnement, puis intégrée dans le code de l’environnement en Wallonie.
Destiné à répondre aux enjeux de l’aménagement du territoire, le GCU est en effet un outil important pour favoriser la maîtrise énergétique et le développement durable sur le territoire communal. Il permet de développer de nombreux incitants en faveur de l’efficacité énergétique, de la réduction des consommations d’énergie, du recours aux énergies renouvelables et à la mobilité douce, de la végétalisation des espaces, etc.
Lors du conseil communal d’octobre, notre groupe ECOLO a demandé que davantage de mesures de transition écologique et climatique soient introduites dans le futur guide communal d’urbanisme.
- En cohérence avec les recommandations de la CCATM, nous avons demandé que soient pris en compte :
- la perméabilité des sols et la lutte contre les îlots de chaleur,
- la préservation des îlots de verdure et du maillage écologique,
- des règles claires pour l’abattage des arbres,
- ainsi que des dispositions pour les habitats légers et les petits aménagements (pompes à chaleur, panneaux solaires, éoliennes, etc.).
Par ailleurs, lors du conseil communal du 25 juin dernier, notre groupe ECOLO avait déjà demandé davantage de transparence sur les choix opérés dans la nouvelle version du Guide communal d’urbanisme (GCU) – comme mentionné dans les brèves de conseil du 25/06/2025. Nous avons réitéré cette demande lors du conseil d’octobre.
L’échevin de l’Urbanisme et de l’Aménagement du territoire a répondu que les rapports que nous avions demandés en juin seraient rendus disponibles lors de l’adoption définitive du nouveau GCU en 2026. Il nous a également assuré que les différentes thématiques que nous avions pointées, si elles n’apparaissent volontairement pas dans le GCU, sont bien reprises dans différents documents – dont le futur Schéma de Développement Communal et le Code du Développement Territorial – qui sont tous vérifiés lors de l’évaluation d’une demande de permis d’urbanisme.
Nous avons voté 4 “Pour” à ce point
Urbaniser durablement, sans surdensifier : le défi du projet Poirier-Dieu
Il y a 11 ans jour pour jour, suite à la cessation des activités de GSK rue du Tilleul à Genval, la commune de Rixensart a décidé de solliciter l’autorisation du Gouvernement Wallon d’engager une procédure de Plan communal d’aménagement révisionnel (PCAR) dit « Poirier-Dieu », afin de définir le cadre pour une future urbanisation du site. Notre groupe ECOLO s’est régulièrement opposé à ce projet au fil des années, parce qu’il nous semblait trop important en termes de nombre de logements (voir par exemple la Tribune des conseillers d’août 2023).
Nous saluons aujourd’hui les nombreuses évolutions positives que le processus de PCAR, ainsi que les efforts du groupe de travail ont permis d’apporter dans ce dossier. Ce projet, qui vise à redévelopper une importante friche en un quartier résidentiel tourné vers le développement durable, représente une belle opportunité de mettre concrètement en œuvre les actions de notre Plan Climat (PAEDC).
Nous restons cependant inquiets du nombre de logements prévus dans le projet et de leur densité, ainsi que des conséquences sur la mobilité, sur les infrastructures publiques déjà saturées et sur les espaces verts de plus en plus sous pression. Nous rappelons que le Schéma de Développement Communal recommande une densité de 20 logements à l’hectare pour les “quartiers résidentiels denses”, qui devrait donc constituer la norme de référence pour les projets. Nous avons donc demandé un amendement en ce sens au PCAR.
L’échevin de l’Urbanisme et de l’Aménagement du territoire a répondu que la densité de 23,5 logements à l’hectare (soit 150 logements) était un choix volontaire pour limiter les risques d’introduction d’un recours par le promoteur du projet si celui-ci jugeait le nombre de logements insuffisant. Il a également rappelé que les “charges d’urbanisme”, c’est-à-dire la contribution financière ou en nature que le demandeur d’un permis d’urbanisme ou d’urbanisation doit fournir – ici à la commune – en contrepartie des impacts de son projet, sont proportionnelles au nombre de logements construits. Notre proposition d’amendement a été mise au vote et rejetée.
Notre groupe ECOLO regrette profondément que la commune fasse ici un choix financier, et donc de densifier plus intensément l’habitat plutôt que de prendre à sa charge une partie des aménagements qui seront demandés au promoteur du projet. Nous avons aussi rappelé que le comité de quartier Poirier-Dieu a envoyé des demandes au Collège sur ce PCAR. Nous resterons vigilants à ce que ce dernier y réponde.
Après l’adoption définitive du PCAR ce mercredi, des permis d’urbanismes devront encore être demandés par le promoteur et examinés par le Collège Communal.
Nous avons voté 4 “Non” à ce point.
Article de la RTBF: Le conseil communal de Rixensart s’accorde sur le futur visage du quartier « Poirier-Dieu »
ECOLO plaide pour des critères écologiques dans les marchés publics
Le service des marchés publics a présenté pour approbation ce mercredi un marché public de travaux pour l’isolation de l’école de Rosières.
Notre groupe ECOLO soutient bien entendu les projets de rénovation et d’isolation, qui permettent d’améliorer les performances énergétiques des bâtiments communaux. Nous avons cependant souhaité attirer l’attention du Conseil sur l’importance du choix des matériaux utilisés pour ces travaux. Si le cahier des charges décrit les qualités techniques des matériaux, le seul critère d’attribution prévu actuellement est le prix. Pour être cohérents avec les engagements de la Commune dans le cadre de la Convention des Maires et du Plan Climat (PAEDC), il nous semble essentiel d’aller plus loin.
Nous avons donc demandé de renforcer les critères environnementaux dans les marchés publics liés à l’énergie et à la construction. L’empreinte écologique des matériaux isolants devrait être considérée, en intégrant un système de pondération entre les différents critères, comme cela se fait déjà pour l’attribution des marchés publics au CPAS. C’est une façon concrète de traduire nos engagements climatiques en actes, et de montrer l’exemple aux citoyens.
Rappelons que la Commune était déjà alignée avec cette démarche en 2023, puisqu’elle avait répondu à un appel à projets éco-responsables de la Province pour l’isolation de cette même toiture de l’école de Rosières. Le projet présenté à l’époque prévoyait l’utilisation de laine de bois, un isolant bio-sourcé, respectueux de l’environnement et performant sur le plan thermique.
L’échevine de l’Enseignement a confirmé notre analyse, et expliqué que l’étude du projet de 2023 avait conclu que la fibre de bois est trop lourde pour la structure en acier de la toiture de l’école, et qu’il est donc nécessaire d’avoir recours à des matériaux “classiques” et moins denses. Si cette réponse est techniquement plausible, elle ne nous semble pas forcément justifiée : la laine de bois est effectivement plus dense que la laine de verre, mais la différence reste modérée – typiquement 10 à 25 kg/m² d’écart à épaisseur équivalente. Au vu des avantages de la fibre de bois en termes de confort thermique et acoustique, de bilan carbone et de recyclabilité, nous regrettons qu’une alternative comme un éventuel renforcement de la charpente ou des panneaux de fibre de bois allégés spécialement conçus pour les toitures n’ait pas été retenue. Rappelons qu’il existe également des isolants biosourcés performants, par exemple en ouate de cellulose ou en chanvre, dont le poids est comparable à celui de la laine minérale
Nous avons voté 3 “Oui” et 1 “Abstention” à ce point, afin que notre intervention soit reprise dans le PV.
Pour revivre le conseil communal, c’est sur la page Facebook de la commune de Rixensart.
Et pour aller plus loin:
