Ce mardi soir 18 octobre 2022, Ecolo Rixensart a accueilli Laurent Jaquet, directeur de la CREG (Commission de Régulation de l’Electricité et du Gaz), et Elodie Belleflamme, conseillère au centre Jacky Moreal pour débattre sur la crise de l’énergie.

Après un petit verre d’accueil, la soirée a commencé par une présentation et explication très pédagogique de la situation actuelle dont voici un bref résumé :

  • La crise de l’énergie :
    • La hausse des prix est due essentiellement à une pénurie des matières premières. Le prix du gaz et de l’électricité suit toujours le cours de la bourse. La hausse des prix ne va s’arrêter.
    • Le gaz russe ne couvre plus que 7% des besoins européens (principalement en Europe de l’Est). Le reste du gaz nous provient du Qatar notamment, des Etats-Unis et d’Afrique aussi sous forme liquéfiée (GNL – Gaz naturel liquéfié). Il arrive par bateau entre autres au port de Zeebrugge sous forme liquide. Ce gaz liquide est plus polluant et plus couteux (extraction, liquéfaction, transport, regazéification, etc.)
    • Les cours de bourse du gaz et de l’électricité sont encore liés. Ainsi, le prix de l’électricité est encore basé aujourd’hui sur celui du gaz vu que, à certaines heures (heures de pointe surtout), nous utilisons des centrales à gaz pour produire de l’électricité. Cependant les pouvoirs politiques cherchent à séparer les deux cours de bourse. Ce procédé est très complexe.
    • Pour 2050, l’Europe s’est engagée à respecter la neutralité carbone. Cela signifie que peu à peu, l’Europe veut se passer des énergies fossiles dont le gaz. Cela passera par une électrification générale de la société (parc automobile, entreprises et usines, foyers, bâtiments publics, etc.) via pompes à chaleur, panneaux solaires, éoliennes, (nucléaire ?), etc. L’Europe souhaite être la plus indépendante possible pour son approvisionnement en énergie. Mais, le changement passera d’office par plus de sobriété et de résilience.
    • Le blocage des prix n’est pas une option pour l’Etat belge (11 millions d’habitants). Seule l’Europe (500 millions d’habitants) pourrait faire pression sur les fournisseurs.
    • Si la Belgique décide de bloquer le prix du gaz importé:
      • Soit l’Etat (nos impôts) paient la différence comme en France. Situation très critique et intenable à long terme pour l’Etat et non-équitable pour les citoyens.
      • Soit les fournisseurs vont chercher d’autres marchés plus rémunérateurs. Nous risquerions dans ce cas d’avoir de vraies pénuries en gaz et électricité et donc des prix qui augmentent davantage
      • Renationaliser nos entreprises énergétiques (comme en France) n’est pas faisable pour la Belgique.
    • Pour le moment, en Belgique, la taxation des surprofits est la meilleure solution (solution qui pourrait rapporter près de 5 milliards d’euros).

Après un échange de question-réponse pour apporter quelques précisions aux exposés, la soirée s’est clôturée par des conseils précis et concrets pour aider les citoyens à faire face à cette situation et éviter de voir nos factures d’électricité exploser:

  1. Comparer les prix entre les différents fournisseurs
  2. Ne pas payer aveuglément les factures d’acompte.
    • Le fournisseur doit justifier la somme.
    • Se rendre sur le comparateur-energie.be ou www.monenergie.be pour vérifier si l’acompte semble correct.
    • Attention, si réclamation, elle doit se faire endéans les 15 jours
  3. Diminuer la consommation d’énergie :
    • Avantageux pour la lutte contre la hausse des prix
    • Avantageux contre le changement climatique