Motion de solidarité aux victimes civiles du conflit en Palestine
Le 25 juin dernier, le conseil communal de Rixensart a été interpellé par une citoyenne qui demandait à la commune de prendre position face à la crise humanitaire en cours à Gaza. Le même soir, Ecolo Rixensart a déposé une motion allant dans le même sens, avec l’objectif de dénoncer les graves violations du droit international et de relayer la voix des citoyennes et citoyens de notre commune.
À la suite de ces démarches, la bourgmestre a proposé de créer un groupe de travail réunissant tous les partis représentés au conseil communal, afin d’élaborer un texte commun. Ce groupe s’est réuni pendant l’été et a permis d’aboutir à une motion de solidarité, votée lors du conseil communal du 27 août 2025.
Notre position
Nous avons soutenu cette motion 💚, car elle constitue un pas important : pour la première fois, le conseil communal de Rixensart s’exprime collectivement pour dénoncer la situation dramatique des populations civiles et appeler au respect du droit international.
Mais lors de notre intervention en séance, nous avons également souligné deux points essentiels sur lesquels le texte aurait dû aller plus loin :
-
La reconnaissance du génocide en cours à Gaza.
Nous aurions voulu que la motion demande explicitement au Gouvernement fédéral de reconnaître qu’un génocide est en cours, comme l’a fait par exemple la commune de Court-Saint-Étienne. Finalement, le texte adopté se limite à dire que “les actes commis à Gaza par Israël peuvent présenter les caractéristiques d’un génocide”. Une formulation que nous jugeons trop timide et manquant de courage politique.
-
La reconnaissance de l’État de Palestine.
Nous aurions souhaité que la motion demande clairement au Gouvernement fédéral de reconnaître officiellement l’État de Palestine, condition indispensable pour rendre crédible la solution à deux États. Le texte adopté parle seulement d’“envisager” cette reconnaissance. Là aussi, nous aurions voulu plus de clarté et plus de fermeté.
Nous avons rappelé en séance que cette reconnaissance porte sur un État – et non sur son gouvernement – et qu’il ne s’agit en aucun cas de “récompenser” le Hamas, mais bien de rendre possible une paix durable fondée sur le droit international.
Un contexte international alarmant
Ces demandes s’inscrivent dans un contexte particulièrement grave :
-
le ministre israélien Bezalel Smotrich a annoncé la construction de 3.400 logements supplémentaires en Cisjordanie occupée, affirmant vouloir “enterrer l’idée d’un État palestinien” ;
-
plusieurs agences de l’ONU (dont l’OMS et la FAO) ont reconnu l’existence d’un état de famine à Gaza ;
-
la Cour internationale de Justice a prononcé plusieurs ordonnances contre Israël dans le cadre de la Convention sur le génocide et doit encore se prononcer sur le fond ;
-
des données israéliennes elles-mêmes indiquent que plus de 80 % des victimes à Gaza sont des civils.
Face à cette réalité, nous estimons que les communes, même si elles n’ont pas de compétence directe en matière internationale, ont le devoir de relayer la voix des citoyennes et citoyens et de rappeler les valeurs universelles de respect du droit et de solidarité.
Le résultat du vote
La motion a été adoptée par 16 voix pour, 9 abstentions et 1 voix contre.
Nous saluons cette adoption, mais regrettons qu’elle n’ait pas été unanime, alors que tel était l’objectif du groupe de travail. Pour nous, la commune aurait gagné en force si elle avait pu envoyer un signal clair, uni et sans ambiguïté.